V.B1.3.1
Les 5 troubles les plus fréquents à l’adolescence
L’étape de l’adolescence peut devenir compliquée, très compliquée. Les changements qui se produisent perturbent non seulement l’entourage de l’adolescent-e, mais également l’adolescent lui-même. Au cours de cette période, la compréhension, l’empathie et la patience seront des outils et des attitudes très utiles pour mieux faire face aux problèmes qui peuvent surgir. En outre, cela nous permettra aussi de faire attention à ces petits signaux qui peuvent indiquer un trouble mental.
L’adolescence peut rendre fous beaucoup de parents, en raison de la réputation qu’elle a et des défis qu’elle suppose. Nous parlons ici d’une période extrêmement sensible à différents troubles, comme l’anxiété ou la dépression. Nous allons aujourd’hui découvrir quels sont ceux qui se retrouvent le plus chez les adolescent-e-s.
1. Dépression et dysthymie
La dépression est un trouble qui affecte beaucoup d’adolescent-e-s. Le souci d’appartenir à un groupe, la faible estime de soi à cause de l’acné et les problèmes de bullying si présents dans l’actualité sont seulement quelques causes possibles de la dépression à cette étape.
La dysthymie, différente de la dépression, peut aussi être présente. Ce trouble se caractérise comme étant une forme légère et en même temps chronique de dépression. Nous parlons là de périodes qui durent au minimum deux ans.
Le soutien de la famille sera extrêmement important. Il ne faut donc pas minimiser ou prendre pour “un truc d’adolescent-e-s” un changement ou un signe significatif de trouble mental. Il est vrai que les adolescent-e-s ne parlent pas beaucoup, que la famille n’est pas l’environnement où ils s’expriment le plus. C’est pour cette raison qu’il est indispensable de garder les yeux bien ouverts et de leur prêter une attention intelligente.
2. Troubles de l’anxiété
L’anxiété est très présente dans l’actualité, et s’il y a bien une étape où elle a gagné du terrain, c’est celle de l’adolescence. Les attentes qu’un-e adolescent-e peut avoir ou que les autres peuvent avoir pour lui/elle peuvent le/la mener à souffrir d’un degré élevé de stress. Ainsi, sa préoccupation à propos du fait d’être à la hauteur ou des problèmes qu’il peut avoir avec ses ami-e-s peut aussi être une source de pression.
Les symptômes qui peuvent nous alerter à propos d’une chose qui ne va pas sont clairs. Insomnie ? Forte irritabilité ? Cela peut être pris pour des changements d’humeur si caractéristiques à cette étape de la vie. Cependant, les douleurs d’estomac sans cause apparente et la tension musculaire sont des symptômes suffisants pour demander à voir un-e spécialiste. Et si tout va bien, c’est encore mieux.
“La peur aiguise les sens. L’anxiété les paralyse.”
-Kurt Goldstein-
3. Anorexie, boulimie et compulsions alimentaires
Les problèmes liés à la nourriture sont, sans aucun doute, parmi les plus connus. Les adolescent-e-s, à cause des critiques à propos de leur corps et également poussés par ces canons de beauté impossible dont la société fait la propagande, tournent habituellement leur regard vers ce qu’ils mangent. Avec l’alimentation, ils cherchent à prendre le contrôle de leur poids.
Cependant, le problème ne vient pas nécessairement de cette attitude, mais du fait que les adolescent-e-s ont l’habitude de prendre des mesures sans consulter quelqu’un. Bien souvent, ces mesures sont très restrictives, s’appliquent sous forme de punition ou comme une manière d’apaiser l’anxiété et peuvent avoir des conséquences désastreuses pour leur corps.
Quelquefois, ces troubles sont aussi la manifestation d’un problème plus grave. Par exemple, un traumatisme au cours de l’enfance qui a conduit l’adolescent à se sentir coupable, mal dans sa peau, et à se faire du mal de cette façon. Il est donc assez commun de voir que ces troubles présentent des comportements auto-destructeurs.
Ne pas se montrer agressif-ve avec l’adolescent-e sera fondamental pour chercher de l’aide et pour trouver une solution à cette conduite si négative qu’il adopte. Parfois, les parents peuvent se sentir frustré-e-s et cela peut les mener à perdre le contrôle. Cependant, il est nécessaire de garder son calme et, surtout, de demander l’aide d’un-e professionnel-le.
Ainsi, si un-e adolescent-e veut perdre du poids, il est bon de l’emmener voir un médecin pour que celui-ci le/la dirige vers un-e nutritionniste. Il lui dira comment atteindre son objectif. Cette mesure sera bien meilleure qu’ignorer le problème ou établir une surveillance permanente qui ne feront que pousser l’adolescent-e à perfectionner ses stratégies, en cachette, pour faire ce qu’iel veut.
4. Phobie sociale
La phobie sociale appartient au groupe des troubles de l’anxiété mais, dans ce cas, les symptômes se déchaînent quand l’adolescent-e se retrouve dans un environnement social ou quand il va anticiper cette rencontre sociale. Interagir avec des inconnu-e-s ou devoir aller à un endroit rempli de monde peut représenter une véritable odyssée pour eux.
Il est donc habituel de voir, au cours de l’adolescence, beaucoup de jeunes qui s’enferment chez eux. Les différentes insécurités, les problèmes avec leur corps, le harcèlement à l’école et le besoin d’être accepté-e-s peuvent provoquer une phobie sociale.
Les tachycardies, angoisses et difficultés à respirer dans un environnement social peuvent indiquer une phobie sociale.
5. Trouble dissocial et négativiste
L’adolescent-e vole des choses ? Il utilise la violence contre des personnes et des animaux ? Il est facile, pour des personnes qui ne sont pas expertes en la matière, de confondre le trouble dissocial/négativiste avec une problématique naturelle de l’adolescence ; malgré tout, ce type de comportement peut être un symptôme d’un problème plus grave.
Désobéir aux adultes, ne pas respecter les normes, voler et vivre en permanence dans la colère sont quelques signaux qui peuvent indiquer la présence d’un trouble. Les jeunes semblent ne rien respecter, ils agissent sans penser, ils sont très impulsif-ve-s et ils ne prennent pas en compte l’intégrité des autres. S’agit-il d’une période compliquée ou d’autre chose ? Pour le savoir, mieux vaut consulter un-e spécialiste.
Chercher de l’aide sera très important. Il est habituel, face à un trouble de ce type, que les parents se sentent impuissants ou cherchent des raisons dans des faits erronés ; il se peut même qu’ils pensent ne pas bien savoir éduquer leurs enfants. Cependant, ces idées fausses peuvent leur faire adopter une attitude passive et soumise face à leurs enfants, une chose qui ne leur sera pas du tout bénéfique.
Un comportement ouvertement hostile, défiant et la tendance à violer les droits basiques des autres peuvent indiquer qu’il existe un trouble auquel il faut faire attention.
Nous avons tou-te-s eu une adolescence. Cette étape où nous ne nous sentions pas compris-es et au cours de laquelle nos parents paraissaient retirer leur main au lieu de nous l’offrir. Il ne faut donc pas que les progéniteur-trice-s prennent ces choses que nous avons mentionnées pour des “trucs d’adolescent-e-s” ; ils éviteront ainsi qu’un trouble ne se développe s’il est bien présent
Nombreux-ses sont les adolescent-e-s qui se suicident. D’autres se sentent seul-e-s. Au cours de cette période si complexe, le soutien de l’adulte est indispensable ou, du moins, la sécurité que les plus grand-e-s peuvent apporter. Chercher de l’aide, prêter attention et ne pas prendre à la légère un “je n’ai pas faim”, “c’est moi qui commande” ou “je suis très bien dans ma chambre” peut freiner un problème avant que ses dimensions n’augmentent et apportent, en même temps, des conséquences indésirables.